Mon grain de sel sur la « Fleur de sel » de Camargue
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Entre le Grau du Roi et Aigues-Mortes le « Salin » de Camargue prend ses aises sur une étendue de 10800 hectares… la surface de la ville de Paris, sans sa périphérie !
Depuis des millénaires le « Salin » est exploité pour produire un sel alimentaire, mais il l’est de façon plus rationnelle depuis le 17éme siècle.
Pompée sur une seule prise, l’eau de mer parcourt allégrement les 60 kilomètres du territoire dédié, par gravitation. Depuis les « surfaces préparatoires », bassins planchéiés sur leur pourtour jusqu’aux « tables salantes », bassins plus abritées qui secrètent chaque bonne année le fameux sel , les eaux se déchargent des coquillages et argiles encombrants pour se purifier et obtenir le degré de salinité requis.
Aujourd’hui, les « salins » se sont regroupés pour fonder la Compagnie des Salins du Midi, cultiver un sel de qualité essentiellement destiné à l’alimentation humaine et animale, mais aussi l’industrie chimique et le déneigement.
Soleil, vent, eau de mer : seuls engrais naturels du sel de Camargue
Clef de voûte du système de production, le maître-saunier exprime son savoir-faire et sa dextérité. Il est le personnage central, le gestionnaire des eaux. Il ne doit pas faire avancer ses eaux trop rapidement ou trop lentement. Il maîtrise la hauteur d’eau des bassins, toujours la même, apprivoise les données climatiques, fondamentales dans ce métier. De la canicule dopant la surface d’ évaporation jusqu’aux quatre mois d’hiver où le salin est en évaporation négative, chaque étape exige son savoir-faire.
L’or blanc de la Camargue
La « Fleur de sel », petit chef d’œuvre de la nature, est le produit naturel d’une solidification particulière des cristaux ; davantage chargé en magnésium, ce produit « star » se révèle être un sel gourmet qui exalte les saveurs, garde tout son suc, son croquant.
Sa texture fine, confortable, son fondant unique est recherché en cuisine ; elle excelle sur une tranche de foie gras, une belle tomate crue dont il avive le goût ; un écrasée de pommes de terre des sables avec une fine touche d’huile d’olives est tout simplement sublimé par ce petit filet de sel magique.
Balades en terre de sel
Le Salin d’Aigues-Mortes se visite à la belle saison, en voiture 4×4 ou bien en petit train touristique.
C’est l’occasion de découvrir un écosystème unique, coloré, insolite, façonné pendant des siècles par la saliciculture.
Ces zones humides ou flore et faune à la fois parcimonieuses et généreuses, colorées, mettent le feu au regard, créent un véritable charivari de couleurs.
Quelle émotion d’observer les colonies de pélicans roses se régalant d’ « artémias », micro-algues roses enfouies dans ces marais à forte salinité ; elles constituent leur nourriture essentielle et leur donne cette incomparable couleur rose tendre.
Le « sel rose de la vie »
Une recherche est actuellement en cours aux Salins : une récolte rare, une « Fleur de sel » déclinée naturellement en rose ! Couleur des cristaux de sel observée surtout en période de canicule.
Avec ce sel rose de la vie… pourquoi ne pas voir encore plus la vie en rose ?
Réservation des visites : 04/66/73/40/02
Entrée du Salin à 400 mètres des Remparts d’Aigues- Mortes- classés Monuments Historiques.
Parking gratuit
Geneviève Guihard