Altea, la pépite de la Costa Blanca

Les voyelles délicates de son nom sont déjà une promesse dans une côte défigurée par la spéculation immobilière. Altea est l’antithèse de sa voisine Benidorm, star du tourisme de masse. Dès les années 60-70,sa quiétude et sa lumière ont séduit les peintres et les artistes.A une demi-heure d’Alicante et un quart d’heure de Calpe, on vient dans cet ancien village de pêcheurs pour s’y promener, dîner, sentir la douceur des nuits d’été.

Dans la ville blanche
Située sur une colline, la vieille ville se détache dans le ciel, comme un décor irréel, tout de blanc et de bleu. Les murs blanchis à la chaux, la simplicité des maisons, les grilles en fer forgé : je me pince, suis-je en Andalousie ? Les conversations en valencian de vieilles dames devant les pas de portes me rappellent que je suis bien dans la province d’Alicante. Les jasmins embaument l’air, les bougainvilliers serpentent sur les murs, les chats languides toisent le passant. Je m’égare avec plaisir dans les rues étroites tracées par les arabes, découvrant derrière les portes, des galeries d’art, de jolies échoppes bobo-chic, des restaurants miniatures. Mais c’est en début de soirée, vers 19h que la ville palpite, sur la place de l’Eglise. L’Eglise de la Virgen del Consuelo avec ses deux coupoles d’un bleu saphir est l’icône d’Altea. Je m’attable à la terrasse d’un des cafés de la place pour déguster un granité de citron, une horchata ou une caïpirinha et admirer l’étrange ballet des vacanciers venus prendre le frais. Après un détour par le mirador pour voir le port, le plus difficile est de choisir un restaurant. On vient, en effet, de loin pour quelques unes des meilleures tables de la région.

Le front de mer
La ville a une architecture ludique, et depuis la place principale dévaler les ruelles qui aboutissent à la mer est une belle balade digestive. Le « paseo marítimo » sur le front de mer, n’est pas bien long mais il attire les familles espagnoles venues déguster des grillades de poisson. Les restaurants sont plus populaires que sur la partie haute mais il est un lieu où il faut s’arrêter : El Bodegón de Pepe. Il n’y a pas si longtemps, Pepe, le patron n’y servait que des fèves, des moules et des sardines grillées.Aujourd’hui,la carte s’est diversifiée, à mon regret, mais le lieu conserve son charme.

A la sortie de la ville, sur la route, en direction de Calpe, se dresse une église orthodoxe qui avec ses dorures semble s’être échappée d’un livre de contes russes. Non il ne s’agit pas des effets de la caïpirinha me rassure-t-on, mais d’un nouveau lieu de culte pour la communauté russe très présente dans la région.

BONNES ADRESSES

Restaurants :
El Oustau : L’un des meilleurs restaurants de la ville. Carte d’inspiration provençale autour de 40 euros. Superbe patio. En été, il faut réserver plusieurs jours à l’avance pour avoir une table. c/ Mayor, 5 Tel : 96 584 20 78. www.oustau.com

El Negro de Altea : réputé pour ses viandes et ses desserts.
Tel : 965 841 826 Autour de 50 euros
Carrer Santa Bàrbara 4

El Cranc : Cranc, en valencian signifie crabe. On déguste donc dans cette paillotte, toutes sortes de fruits de mer et de poissons grillés. Décor naturel spectaculaire. Autour de 30 euros.
Playa de l’Olla
Tel 965 843 439

El Bodegón de Pepe : taverne où déguster les spécialités : sardines, fèves et moules (voir article).
Paseo Mediterráneo, 12
Tel : 96 584 00 00

Tatiana Dilhat